- BIMARISTAN
- BIMARISTANB 壟M RISTLe terme «b 稜m rist n», ou «m rist n», est un emprunt au persan; il désigne un établissement hospitalier pour les malades dont on espère la guérison. Le problème de l’origine du b 稜m rist n n’est pas résolu. Le calife umayyade al-Wal 稜d (705-710) passe dans la tradition pour avoir été le premier à bâtir un b 稜m rist n en Islam, à y avoir nommé des médecins et à leur avoir alloué un traitement. En fait, c’est sous le règne de H r n al-Rash 稜d (786-809) qu’est créé, à Bagdad, le premier b 稜m rist n. Il a pour modèle l’hôpital de Djundish p r, qui, fondé, par Chosroês Ier, exerça une profonde influence sur la médecine arabe. Au Xe siècle, trois hôpitaux sont construits à Bagdad, le plus célèbre étant celui d’‘A ボud al-dawla (982), qui fonctionna jusqu’au XIIIe siècle. Bien des villes de l’Islam ont des hôpitaux: en Iran, Shiraz et Rayy; en Djézireh, Mossoul et Harran. À Damas, en Syrie, l’hôpital de N r al-d 稜n (XIIe s.), un des plus beaux du Moyen Âge, perpétue de nos jours le souvenir des hôpitaux célèbres de l’Islam, et l’hôpital de Qaymari (1248-1258) est le type parfait du plan cruciforme de stricte symétrie. À Alep, il subsiste deux hôpitaux médiévaux: celui de N r al-d 稜n en ruine et celui d’Argh n al-Kamili (XIVe s.), qui est un édifice magnifique. Au temps des croisades, il y avait à Tyr, à Acre et à Palerme des hôpitaux conçus sur le type des hôpitaux musulmans. Au Caire, le premier hôpital est construit en 872 par A ムmad ben ヘ l n; il comporte des installations pour les hommes et pour les femmes. L’hôpital de Saladin — le m rist n N sir 稜 — a aussi deux établissements accolés et possédant des chambres pour les malades; il est doté d’une annexe grillagée pour les malades mentaux. Le plus grand des hôpitaux est celui du sultan Qal ’sun (XIIIe s.). Au Maghreb, le premier grand hôpital fut fondé à Marrakech par l’Almohade Ya‘q b al-Man ル r (fin du XIIe s.), mais il a disparu sans laisser de traces. On connaît un hôpital à Tunis (1420) et celui de Grenade, construit par le nasride Mu ムammad V en 1367. En Turquie, les villes d’Anatolie ont aussi des hôpitaux (D r al-shifa), le premier hôpital de brousse ne datant que de Yildirim (1326). Le plan général du b 稜m rist n comprend un bâtiment principal de plan cruciforme qui s’ordonne autour d’une cour centrale rectangulaire avec un bassin central. Dans une des ailes sont donnés des cours. Ce local a un décor épigraphique d’extraits du Coran faisant allusion à la médecine. Dans les angles de l’édifice sont situés les pièces de service, la pharmacie, les magasins, les cuisines, le hammam et les latrines qui, à partir du XIIe siècle, seront dotées d’eau courante. Parmi les annexes, il y a souvent un dispensaire et un asile d’aliénés. La fondation d’un hôpital est une œuvre pieuse qui permet «de gagner la récompense et la rémunération de l’autre monde». Les revenus des hôpitaux proviennent de donations et des waqf constitués à leur profit par des particuliers. On y soigne essentiellement les maladies des yeux, de l’appareil digestif et les troubles mentaux, et l’on y pratique la réduction des fractures. Les malades viennent en consultation externe, certains sont hospitalisés. «Les administrateurs ont des registres sur lesquels sont inscrits les noms des malades, les dépenses qui sont nécessaires pour les remèdes et la nourriture. Les médecins viennent chaque matin, examinent les malades, ordonnent de préparer les remèdes et les aliments qui peuvent guérir. On fait subir un traitement aux fous à lier, qui sont solidement attachés par des chaînes.»
Encyclopédie Universelle. 2012.